
Je tenais à rendre hommage à cette agence dont l'un de mes amis fait partie et qui existe depuis 1976. J'avais 2 ans.
Née en 1976, l’agence Interfoto s’est constituée dans un contexte caractérisé par la remise en question des partis de gauche et des syndicats et par l’émergence de nouvelles formes de lutte ouvrière, de groupes de défense de quartiers populaires et du mouvement féministe.
Les membres fondateurs d’Interfoto étaient actifs dans ces mouvements et leur objectif était de couvrir des événements tels que manifestations, grèves, occupations… afin de fournir des images aux organisations pour leurs diverses publications (journaux, expos, affiches, tracts, etc.…).
Le livre « Vivent les Grottes » (1979) est un bon exemple de l’implication des photographes de l’agence dans la lutte des habitants de ce quartier de Genève.
Par la suite, le contexte politique changeant, Interfoto travaille de plus en plus avec les journaux des partis politiques de gauche, des syndicats et des publications à caractère social. Pour alimenter ce travail, l’agence crée et structure ses archives ; elle accentue son regard sur les différents aspects de la vie quotidienne.
Depuis sa création, Interfoto est une association à but non lucratif. La particularité du fonctionnement de l’agence est le caractère collectif de son travail. Chaque membre fournit ses photos à l’agence qui les archive et les utilise sous le nom d’Interfoto. Il n’y a pas de photo d’auteur ; le choix des images destinées à la publication, la construction des expositions, la création des livres sont toujours le fruit d’une discussion et d’un travail collectif. Tous les membres en sont l’auteur en quelque sorte. Depuis trente ans ce fonctionnement s’est maintenu.
Après « Vivent les Grottes » en 1979, sept publications de livres se sont succédées. Parallèlement au travail d’agence, l’intérêt se concentre d’avantage sur une photographie du quotidien : la rue, les transports, le travail, l’habitat, les loisirs, la consommation, etc.
Le contexte politique, l’affaiblissement de l’impact des syndicats, la disparition des groupements alternatifs de gauche entraînent une nette diminution de l’aspect militant du travail de l’agence et de la prise de vues des manifestations à caractère politique.
Les thèmes photographiques abordés par Interfoto penchent davantage vers une optique de réflexion, de mémoire et l’utilisation des images prend un caractère plus symbolique.
Le fait de ne pas dépendre financièrement de cette activité permet de récolter et de conserver des images dont l’utilisation n’est pas forcément immédiate et dans tous les cas non commerciale. L’agence continue de travailler avec un matériel argentique et uniquement en noir et blanc.
Les livres qui ont suivi « Vivent les Grottes » (1979), sont le résultat d’un travail d’observation, de réflexion avec la volonté de donner un point de vue sur le monde qui nous entoure.
« Périphéries », paru en septembre 2006, n’est pas un livre de constat social sur la banlieue. Les images qui le composent sont pour nous la représentation quasi métaphorique du monde dans lequel nous vivons.
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