"J'adore le football. C'est le passé qui revient. Pendant 90 minutes, c'est Lautréamont. Le sport des catacombes. Avec sa charmante inexactitude. J'en raffole: c'est un jeu de hasard. Et de confusion. Digne de Rabelais...
Les footballeurs joueraient infiniment mieux sans entraîneur...
Il faut supprimer cette excroissance que sont les entraîneurs. Ce sont des fanatiques. Des caporaux. Il y a une loi du football: "quand on change d'entraîneur, on gagne dans la semaine"...
Je rêve d'un football moderne. Anarchiste. Sans entraîneur...
L'entraîneur est une création d'un homme très intelligent et érudit: Staline. Un monstre... Il aimait le football. Il ne pouvait laisser un club de football entre les mains des propriétaires: des capitalistes. Ni entre les mains des footballeurs, trop poètes... Il fallait un homme du parti, à poigne. Un apparatchik fidèle aux ordres et au goulag. Et il a créé l'entraîneur.

Fernando Arrabal est un écrivain et cinéaste né le 11 août 1932 à Melilla (Espagne). Il vit en France depuis 1955 ; ‘desterrado' est sa définition, qu'on pourrait traduire par mi-expatrié, mi-exilé. Sous le régime franquiste il est jugé et emprisonné (1967) malgré la solidarité de la plupart des écrivains de cette époque.
Il a réalisé sept longs-métrages. Il a publié une centaine de pièces de théâtre, quatorze romans, huit cents livres de poésie, plusieurs essais et sa célèbre Lettre au général Franco du vivant du dictateur. Son théâtre complet est publié en de nombreuses langues (en deux volumes de plus de deux mille pages).
Il est co-fondateur du mouvement Panique avec Roland Topor et Alejandro Jodorowsky, et Transcendant Satrape du Collège de 'Pataphysique depuis 1990.
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