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Anfield, le 11 avril 2009. J'y étais... Sur cette photo: le supporter juste derrière moi...

mardi 2 septembre 2014

David Peace Rouge ou mort

Lu dans Libé il y a une semaine. INTERVIEW Entretien avec David Peace, auteur d’un ouvrage «socialiste» sur l’entraîneur du FC Liverpool des années 60. L’Anglais David Peace est depuis une dizaine d’années l’ouvreur-foreur d’une voie des plus singulières du roman noir, ce charbon qu’il porte à incandescence en écorché obsessionnel, par textes-transes. Sur l’éventreur du Yorkshire (où il a grandi), sur l’Angleterre de son ennemie Margareth Thatcher, sur le Japon (où il vit) d’après la reddition. La ferveur de Peace : c’est elle qui harponne, là encore, alors qu’un pavé sur Bill Shankly, l’entraîneur du FC Liverpool des années 60, n’avait pas toutes ses chances. Peace fait corps avec Shankly, qui émerge en croisé, porté par une mission intime : apporter via le football, bonheur et fierté à toute une communauté. Comme un rappel à l’ordre (moral) à l’heure du foot business ? Mi-juin, en pleine Coupe du monde, Rouge ou mort a mené David Peace à Paris. Ce titre, c’est un slogan de supporteurs ? A l’origine, c’est un texte de l’écrivain catholique Thomas Merton, écrit à une époque, les années 50-60, où en Amérique du Sud, l’Eglise a envisagé une approche plus «socialiste». A rebours de ce mouvement, Merton affirme que le socialisme et le communisme ne sont en aucun cas compatibles avec le catholicisme. Red or Dead, c’est aussi, malheureusement, une marque de mode anglaise… Pour moi, c’était le titre parfait, car il évoque et questionne les convictions et l’engagement total de Bill Shankly. C’est pourquoi j’y tenais, contre l’avis de mon éditeur : en Angleterre, Liverpool est toujours synonyme du drame du Heysel [39 supporters tués en 1985, plus de 600 blessés, ndlr] et de la tragédie de Hillsborough [96 supporteurs tués en 1989, 766 blessés ndlr]. Il craignait que «Rouge ou mort» apparaisse de mauvais goût. Désolée de remuer le couteau dans la plaie mais l’Angleterre vient de perdre contre l’Uruguay. Oui, oui… A vrai dire, j’ai des sentiments mitigés à l’égard de la Coupe du monde et du concept d’équipe nationale. Je hais Sepp Blatter [président de la Fifa, ndlr], je hais la Fifa, toute cette corruption… L’idée que l’on puisse construire des stades en pleine jungle alors qu’on ne trouve pas d’argent pour financer des écoles ou des hôpitaux… Et l’exacerbation du nationalisme me met très mal à l’aise. Voyez le match d’ouverture, Brésil-Croatie. C’est vrai, l’arbitre n’était pas bon. Mais il a été stigmatisé en tant que Japonais, plutôt qu’en regard de sa fonction. Alors bon, je regarde les matchs, mais comparé à mon père ou à mon fils, je n’ai jamais été un fervent supporteur. C’est d’ailleurs grâce à cette distance que je peux écrire sur le football : elle me donne le recul nécessaire. Les deux hommes du match d’hier (le 19 juin), Luis Suárez et Wayne Rooney, sont des énergumènes… Ah oui ! C’est pourquoi j’aime tant écrire sur le football, pour ce potentiel narratif. Rooney, par exemple, est à la fois le gars qui personnifie tout ce qui ne va pas dans le football et la seule chance de faire gagner l’Angleterre… Mais je ne les blâme pas, Suárez et Rooney ne sont que des produits, des symptômes de la société. Historiquement, le football a émergé de la classe ouvrière de l’ère industrielle. Du coup, une sorte de mythe perdure en Angleterre, selon lequel le football appartient aux supporteurs. Ça n’a jamais été le cas. Les clubs ont toujours appartenu à la bourgeoisie capitaliste. Et de fait, c’est un conflit de classes sociales qui est à l’œuvre dans mon livre. Aujourd’hui, le lien entre la communauté des supporteurs et les clubs a totalement disparu, et à mes yeux les clubs ne sont plus que des marques. Et les supporteurs se sont mués en clients. Bill Shankly symbolise une utopie perdue. Oui. Mais je ne voulais surtout pas un livre nostalgique. Je voulais un livre qui interroge : est-ce que tout ça a vraiment disparu, a-t-on vraiment renoncé ? Est-ce que Thatcher avait raison quand elle affirmait qu’il n’y avait «pas de société, mais juste la famille et l’individu» ? Aujourd’hui, vous pouvez grandir en Angleterre sans jamais entendre le mot «socialiste», hormis sous forme d’insulte… J’ai voulu ce livre comme un antidote. Bill Shankly est né à Glenbuck, dans une communauté minière de l’ouest de l’Ecosse. Il a quitté l’école à 14 ans, puis a été mineur jusqu’à ce que la mine ferme. Heureusement pour lui, il était doué en football donc il a pu devenir footballeur professionnel, comme ses quatre frères. Aujourd’hui, il n’y a plus rien à Glenbuck hormis une plaque qui dit «Bill Shankly est né ici»… Ses origines font que Shankly a compris tout de suite que la seule façon de s’en sortir, dans ces régions défavorisées, était l’entraide. Le socialisme anglais a ceci de très particulier qu’il ne vient pas de Marx mais de la Bible, des Evangiles, selon lesquels tout le monde est égal. De fil en aiguille, cela a engendré en 1945 les syndicats, le Parti travailliste, et l’Etat providence qui prend soin de vous «du berceau à la tombe». C’est grâce à ce mouvement que mon père est devenu enseignant, et que je suis, moi-même, allé à l’université. A partir de mai 1977 et l’élection de Margaret Thatcher, tout cet édifice a été systématiquement démantelé, y compris le Parti travailliste avec Tony Blair et Gordon Brown. Voilà : pour moi, Shankly représente l’esprit de 1945. Ce livre est donc très politique. Oui, un livre socialiste. A mes yeux, vous ne pouvez pas écrire un livre sur Shankly qui ne soit pas socialiste. Et Shankly a appliqué ses convictions non seulement au football mais à toute sa vie. Il était totalement altruiste… Shankly a changé la vie de tant de gens… Pasolini et Joe Strummer sont les deux autres personnes dont on m’a rapporté qu’elles avaient cet impact. Pour moi, Shankly est un saint, et je raconte la vie d’un saint. Etes-vous croyant ? Oui. Et je vais à l’église. Il y a une idéologie très antireligieuse en Grande Bretagne ces temps-ci, qui fait passer tout croyant pour un débile mental ou un terroriste. Moi, je m’inquiète pour les générations futures : sans croyances religieuses ou politiques, sans idée de renouvellement, ils risquent de laisser perdurer le statu quo. L’utopie reste possible ? Ah oui, j’en suis convaincu. Quand les syndicats se sont créés ou quand Shankly est arrivé à Liverpool, les conditions étaient les pires possible. Alors bien sûr, ça demande des sacrifices, c’est dur, et notre société fonctionne à la satisfaction immédiate. Il faut s’entraîner, jouer, perdre, chaque jour s’entraîner, jouer, perdre. Sabrina CHAMPENOIS David Peace Rouge ou mort Traduit de l’anglais par Jean-Paul Gratias. Rivages, 800 pp., 24 €.

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Documentaires

Mes récentes réalisations de documentaires diffusés sur la TSR:

Brasserie du Cardinal


Emission "Histoire vivante": Pour regarder le film, cliquez ici! Le 22 juin 2011, Cardinal met en bouteille sa dernière bière à Fribourg. La fermeture définitive du site ne provoque pas comme en 96 un véritable séisme. 15 ans auparavant, les Fribourgeois ont pensé pouvoir sauver "leur" mousse séculaire… En vain.

Tous aux abris


Emission "Histoire vivante": Pour regarder le film, cliquez ici! Au début de la guerre froide, la Suisse envisage de se doter de l’arme atomique mais les mouvements pacifistes s’y opposent. Par la suite, le programme nucléaire civil est lancé, donnant naissance aux associations anti-nucléaires. Retour sur plusieurs décennies d’affrontements entre partisans et adversaires de l’atome en Suisse. Dès 1945, dans un contexte de guerre froide, la Suisse construit des milliers d’abris de protection civile, en prévision d’un conflit atomique. Début 2011, la peur d’une guerre nucléaire est passée de mode. Le Parlement supprime l’obligation de construire des abris. Le 11 mars 2011, 25 ans après Tchernobyl, un séisme et un tsunami plongent le Japon au bord de l’apocalypse nucléaire. La catastrophe de Fukushima choque l’opinion publique. La sauvegarde de l’environnement redevient la première préoccupation des Suisses. Les antinucléaires se rassemblent à nouveau en mars à Genève et en mai à Beznau où 20'000 personnes manifestent devant la plus vieille centrale de Suisse. En juin 2011, une motion contre la construction de nouvelles centrales est acceptée. Les Chambres approuvent le principe, mais restent floues au sujet de la recherche nucléaire et de la transition énergétique. L’accident de Fukushima a donné un coup d’arrêt à la filière nucléaire suisse. Toutefois, rappelons que des citoyens helvétiques se sont opposés à l’atome dans le but d’éviter un scénario apocalyptique. Parmi eux: Robert Cramer, Christian Van Singer, Philippe Roch, Chaïm Nissim, Anne-Cécile Reinmann, Ueli Leuenberger, Pierre Vanek, Daniel de Roulet, Pierre Lehmann, Michel Renaud ou Ivo Rens, qui témoignent de leur odyssée antinucléaire au fil de ce documentaire… très bien documenté."

Le témoin de Belfast

J'ai terminé en avril 2011 un petit documentaire de 30 minutes sur un photographe de Belfast. J'ai tourné à plusieurs reprises l'année 2010 avec un petit appareil sony NEX5. Cliquez ici !

Guerre froide à la TSR

L'Avocat de la Révolution

Diffusion le 25 janvier 2009,
Emission "Histoire vivante: Cliquez ici !




Voir extrait ci-dessous,



Lausanne, 1967 : l'expulsion

Diffusion le 10 juin 2007,
Emission "Histoire vivante": Pour regarder le film, cliquez ici!

Vietnam, ces Suisses qui ont filmé la guerre

Diffusion le 24 avril 2005, Emission "Histoire vivante": Cliquez ici pour voir le docu !

L'affiche a été crée par Julien Babel.

Histoires d'héritage

Diffusion le 30 novembre 2006,
Emission "Temps Présent: Cliquez ici pour voir le docu ! Vous pouvez également voir un autre reportage sur le même thème en forme d'appendice à ce documentaire dans l'émission mise au point. Nous n'avions pas pu intégrer à l'époque cette autre histoire d'héritage. Cliquez ici pour le voir !

Emissions de télévision

Mes récentes réalisations dans le cadre de l'émission "Zone d'ombre" et "Mise au point" de la TSR:

Zones d'ombre

C’est l'un des pires prédateurs sexuels de Suisse romande. Son terrain de chasse: les villes de Sion et Martigny (VS). Ses victimes? De jeunes femmes qui rentrent chez elle, seules, la nuit. L’homme a sévi entre 1993 et 2000 et la police lui attribue dix viols et tentatives de viols. Malgré une enquête hors norme, un portrait-robot, l’établissement d’un profil psychologique et géographique, et l’aide du FBI, les enquêteurs ne sont pas parvenus à l’arrêter. Les agissements de celui que l’on a appelé "le violeur à la cagoule" ont perturbé toute une région; la police espère encore l’arrêter. Elle devra faire vite: la prescription tombe le 27 août prochain. Cliquez ici ! Le 6 décembre 1988, à la mi-journée, le corps d’une adolescente partiellement dévêtue est retrouvé aux pieds de falaises de Saint-Jean, un îlot de verdure au coeur de la ville de Genève. Il s’agit de Silvia, une Portugaise de 16 ans. Sans autorisation de séjour, elle vit chez sa soeur et son beau-frère, et garde quotidiennement l’enfant d’un de ses oncles. C’est en rentrant d’une journée de baby sitting, à la nuit tombée, que Sylvia va croiser son assassin... Cliquez ici ! Le 28 mars 1979, au lieu-dit le Larrevoin, dans les Préalpes vaudoises, un cantonnier découvre dans un ravin le corps décomposé d’une femme, emballé dans des sacs poubelles…Trois mois auparavant, à 500 kilomètres de là, en plein cœur de Paris, Betty Belshaw, la femme d’un éminent anthropologue canadien disparait sans laisser de trace. Le 28 février 2005, le corps d’un homme engoncé dans une combinaison en latex est retrouvé dans un appartement chic de Genève. La victime n’est pas un inconnu. Il s’agit du banquier français Edouard Stern, classé 38 ème fortune de France et ami personnel de Nicolas Sarkozy. Le meurtre fait la une de toute la presse. Règlement de compte, complot, mafia russe …les rumeurs les plus folles circulent dans les rédactions. Mais quinze jours après le meurtre, la police met la main sur la coupable, une certaine Cécile Brossard qui entretient une relation passionnelle avec la victime. Comment peut-on tuer par amour? Y a-t-il eu préméditation? Connaît-on toute la vérité sur la personnalité d’Edouard Stern et ses affaires financières ? Éclairage psychologique, témoignages inédits…. De la police aux proches de la meurtrière, pour la première fois à la télévision tous les protagonistes de l’affaire reviennent sur ce meurtre, l’un des dossiers criminels les plus fascinants de ces dernières années. Affaire Stern : Amour à mort - rts.ch - émissions - zone d'ombre

Emissions estivales

Emission du 22 juillet 2012:
Cliquez ici !
Emission du 12 août 2012:
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Portrait de Kadhafi

Emission du 27 février 2011: Cliquez ici !

L'inspecteur Heimo

Emission du 30 avril 2012, 7ième épisode de l'inspecteur: Cliquez ici !
Emission du 30 août 2009.
Emission du 15 août 2010, suite des aventures de l'inspecteur mais à Neuchâtel cette fois.

Mixed Martial Arts

Emission du 29 février 2010:

Interview: Eric Cantona à l'affiche de Looking for Eric

Emission du 07 juin 2009: Cliquez ici ! C'est quand même une disgrace! Moi, le fan de Liverpool serrer la main d'un ex-joueur de Man U.

Whistleblower

Emission du 1er juin 2008: Cliquez ici !

Témoignage d'un ex-détenu de Guantanamo

Emission du 29 avril 2007: Cliquez ici !

L'horlogerie de luxe

Emission du 6 avril 2008: Cliquez ici !

Les 40 ans de Temps Présent

Emission du 13 mai 2009